L’église St Pierre

L’existence de la paroisse de Vigneux sur Seine est attestée au IVe siècle. Selon une hagiographie, Saint Germain accomplit deux miracles à « Vicus Novus ».

L’église St Pierre

A la fin du XVIIIe siècle l’église paroissiale située près du château de Vigneux est en ruine et inutilisable.

Vigneux ne possédera plus d’église pendant un siècle, les fidèles peu nombreux et les faibles ressources de la commune ne permettrons pas de reconstruire une nouvelle église, les fidèles se contenteront de fréquenter les paroisses voisines.

Cette situation va être modifiée par la construction en 1863 de la ligne de chemin de fer, la ligne dite du « Boulonnais » entre Villeneuve-Saint-Georges et Juvisy.

Une simple halte est créée à Vigneux, elle s’appellera « Draveil-Vigneux ».

Le besoin d’une église se fait sentir à la fin du XIX° siècle, la construction est décidée par le diocèse de Versailles, elle se situera dans la Villa Vigneux – actuellement « quartier du Lac » – où résidera la plus grande partie de la population, et non pas à l’emplacement de l’ancienne église.

Les plans sont établis par Paul Simon, architecte à Villeneuve-Saint-Georges installé en face de la gare, il avait été le concepteur de l’école Pasteur en 1907.

La parcelle choisie pour la construction est située à l’angle de l’avenue du Parc (rue Jean Corringer) et de la rue Sadi Carnot, elle mesure environ 1800 m².

Le projet sera réalisé en deux parties, l’une terminée en 1909, l’autre en 1930/1935, ces deux parties se complètent, les bâtiments s’emboîtent parfaitement les uns dans les autres, ils ont été dessinés par le même architecte qui leur a donné un style homogène.

Les vitraux

Les vitraux forment le décor intérieur le plus important. Un seul vitrail a été posé dans l’abside en 1911, don des paroissiens. Il représente Saint-Pierre, saint patron de l’église, reconnaissable aux deux clefs du paradis qu’il tient dans la main.

Son style, son dessin et ses couleurs sont très conventionnels, il ne représente que peu d’intérêt esthétique. Vingt ans plus tard que de différence avec les vitraux posés après l’agrandissement de l’église en 1930.

Toutes les baies, au nombre de quinze furent équipées de vitraux créés et fabriqués par l’atelier parisien de la famille Mauméjean dont l’activité des différents ateliers s’est étalée de 1860 à 1970.

L’atelier parisien a été très actif après la guerre de 1914, époque de la reconstruction et d’évangélisation de la région parisienne.

Les vitraux sont composés en s’inspirant du style moderne des années 1920/1930, ils sont très lumineux avec des couleurs vives et contrastées copiant les effets colorés des vitraux du moyen âge, leur dessin est très fluide à la différence du vitrail de Saint-Pierre qui paraît figé.

La technique est celle des vitraux traditionnels en morceaux de verre colorés sertis dans une armature de plomb avec en plus des incrustations de cabochons de verre destinés à accentuer les effets de la lumière qui traverse les vitraux.

Les sujets des vitraux sont inspirés par la tradition et les textes religieux.

Trois vitraux sont plus remarquables, il s’agit des deux grandes verrières de 5 m de haut et 1,80 m de large des baies, des extrémités des deux transepts et du vitrail de la rosace de 3 m de diamètre.

Le vitrail de l’ascension est placé dans la baie du transept droit. Il représente l’ascension vers le ciel du Christ au milieu de ses apôtres ; La composition est fluide, comme en mouvement, les couleurs sont éclatantes.

On remarquera la trace de ses deux pieds sur le sol.

Parmi les disciples qui ont les yeux fixés sur le Christ, on doit reconnaître Monsieur Chaudron de Courcel qui fut un généreux donateur et son fils.

Le vitrail de l’assomption représente la Vierge enlevée vers le ciel par des anges. Ce vitrail est aussi tout en mouvement et très coloré.

Le vitrail de la rosace représente le Christ sur la croix. La composition est découpée par les nervures en béton.

Le motif général est d’un dessin puissant renforcé par un rayonnement qui part du personnage.

Là aussi les couleurs sont vives et accentuent l’effet de de rayonnement de la composition générale.

Les autres vitraux de petites dimensions équipant les baies des bas-côtés représentent des scènes de la vie du Christ et de la Sainte Famille.

Ils sont figuratifs et n’ont pas l’ampleur des trois grandes verrières.

Enfin, quatre petites baies en œils-de-bœuf situées en partie haute des murs de la nef principale sont pourvues de vitraux de la même époque aux décors abstraits très colorés.

Le chœur

L’aménagement d’origine du chœur de la nef principale a disparu suite au renouveau voulu par le Concile de Vatican II dans les années 1960.

L’autel d’origine et son décor ont été détruits et remplacés par une composition moderne orientant le prêtre face aux fidèles. Cet aménagement s’est avéré peu commode, il a été également détruit.

Le troisième aménagement date de 2006, il a été voulu pour créer un grand espace plan où puissent se produirent des concerts notamment de l’orchestre et la chorale du conservatoire.

Il a donc été conçu de la façon la plus simple possible, le chœur est surélevé de trois marches par rapport à la nef et forme un grand plateau plan sur lequel est posé l’autel.

Une grande croix de bois a été scellée sur le mur de l’abside. On voit aux extrémités des deux bas-côtés, des autels secondaires des années 1930/1935 en pierre blanche de forme cubique, de style Art Nouveau des années 1920.

Le saviez-vous ?

L’église et le presbytère ont été le lieu principal de tournage du film « Chouchou » sorti en 2003.

A cette occasion, à la demande du réalisateur, un Christ en croix fabriqué par le décorateur du film a été fixé sur la grande croix existante du chœur. Si l’on n’est pas averti, on peut croire que cette sculpture du christ a été placée là depuis toujours.

Texte de Jean Vignalou (Juin 2017)