Le Château de Courcel

Le nom de Courcelles qui, dans les anciens titres est également écrit Courcelle ou Courcel, paraît venir du mot latin « cahors » qui au Moyen Âge s'est transformé en curtis, curticella, « petite habitation ».

Le Château de Courcel

La partie de Vigneux ainsi désignée s’étend entre Noisy et la Pierre-à-Mousseau, en face du vieux pont en pierre à deux arches sous lequel l’Orge se jette dans la Seine. 

Il y avait là autrefois une vaste prairie bordant la Seine ; deux ou trois ilots ou javeaux, dont l’un s’appelait le javeau du Moulin. Ils se trouvaient près de la rive : c’étaient les îles de Courcelles.

Une ou deux maisons de pêcheurs, un moulin étaient groupés en cet endroit où l’on arrivait de Vigneux à travers la prairie par le petit chemin des Mazures.

Ce lieu solitaire et propice à la pêche formait un port et était en même temps, depuis longtemps, un point de passage entre les deux rives de la Seine. 

Au 10ème siècle, Port-Courcel se situait sur l’ancienne seigneurie de Noisy sur Seine qui s’étendait jusqu’à Villeneuve St Georges et qui appartenait aux religieux du Chapitre Saint Germain de l’Auxerrois.

Le Passage de Courcelles

L’un des passages, ou bac, pour franchir la Seine était situé derrière le château de Port Courcel. Le 13 février 1416, Jeannet d’Estouteville établit un bail : « d’une maison et jardin avec le port et passage de Courcelles et la pêcherie, étant en la rivière d’Orge depuis la rivière de Seine jusqu’au Moulin le Roy à la charge d’entretenir une flotte ou nacelle pour le service dudit port et passage. »

En 1521, le loyer annuel s’élevait à : « 12 livres tournois, le transport par eau jusqu’à Paris, au port du Terrain, près de Notre-Dame, de 600 bourrées, 800 bottes de foin et 32 muids de vin chaque année, et la fourniture annuelle de 50 œufs ».

En 1858, le conseil municipal de Vigneux, donnant son avis sur l’étendue du port du bac de Port-Courcel, constatait :

« L’urgence, pour rendre ce passage non seulement praticable, mais encore non dangereux, d’exécuter dans le plus bref délai possible les travaux […] qui interceptent le passage et le rendent très dangereux pour le batelier et les passagers, […] car le bateau peut venir échouer sur l’une de ces accrues de joncs et occasionner des malheurs. » 

Et, à l’unanimité, le conseil émettait le vœu que le déblaiement soit fait sur une longueur d’environ 400 mètres.

L’histoire énigmatique de Port Courcel au XIX ème et XX ème siècle

Cette période de l’histoire est celle de la Famille Chodron de Courcel, installée à Port Courcel en 1842. Avant cette date, il n’y avait plus d’habitation puisque la maison de Courcelles n’existait déjà plus en 1787, date de la vente de la petite ferme de Noisy.

On peut noter que l’acte notarié de vente, en 1787, de la petite ferme de Noisy, qui comprenait le lieu-dit Courcelle, fait apparaître le nom de la propriétaire de l’époque : Madame Madeleine Louise Decourcelles.

La Famille Chodron portera le nom « de Courcel » plus tard. En dehors du recensement de la municipalité de Vigneux-sur-Seine, aucune archive ne mentionne l’histoire du château.

Cette absence porte en son sein une énigme. En effet, les propriétaires du château, tout en étant historiens, ne le mentionnent nulle part (sauf en une ligne pour dire qu’une maison a été construite en 1878).

Aucune trace du château ne figure non plus dans le fonds historique déposé aux Archives départementales à Chamarande.

La disparition d’une aile du château renforce encore l’énigme liée à son histoire.

Cette disparition ne peut pas être attribuée à un fait de guerre.

Dans l’état actuel des connaissances, la cause de cette disparition n’est pas connue. Faut-il y voir un rapport avec le décès du seul propriétaire de la famille de Courcel ayant habité ce château, Georges Chodron de Courcel, intervenu en 1904 à l’âge de 64 ans ?

L’énigme reste entière.