Les temps anciens
Un oursin fossilisé, des silex taillés au fond d’un jardin, une pièce romaine dans la rue..., depuis des années ceux qui savent observer et reconnaitre les objets anciens ont découvert de nombreux témoignages des temps passés.
On peut trouver dans l’espace vigneusien des vestiges paléontologiques, parfois affleurant à même le sol :
-Rue Alexandre Dumas, des fossiles silicifiés de coquillages (térébratule) furent trouvés.
-Rue du 14-juillet, ce furent des spongiaires (jereapyriformis), tandis que les terrains de la rue des Fauvettes et de la rue Pasteur conservaient la trace d’échinodermes (oursins : echinocorysvulgaris).
-Des éléments d’un échinoderme particulier (pentacrinus bajocensis) à la tige composée d’une série d’articles pentagonaux de 0,9 cm de diamètre ont même été recueillis dans des labours de terre rue Alphonse-Daudet.
Tous ces fossiles témoignent de la vie qui foisonnait déjà au cours de ce lointain passé. Elle était présente sous presque toutes ses formes, animales et végétales, dans et sous les eaux. Nous les considérons comme des marqueurs de ce passé révolu, datant du Crétacé supérieur (il y a 65-100 millions d’années).
La présence de restes de vertébrés est attestée par plusieurs vertèbres totalement silicifiées (silex).
D’autres fossiles de même nature évoquent des restes de poissons ou mammifères marins.
Notre cité fut occupée par des populations humaines dès la lointaine préhistoire : des objets lithiques (objets de pierre) élaborés par l’homme ont été, et sont encore, parfois recueillis sur le sol, au cours de travaux ou de labours.
En soupçonnant la présence d’habitats pérennes en ces lieux, on peut aussi évoquer la possibilité de perte de ces objets au cours de la chasse, d’oublis de cachettes…
En remontant très loin dans le passé (500 000 ~ 800 000 ans av. J-C), il est indéniable que notre région (par exemple à Etiolles, 13 000 ans av. J-C) fut parcourue par des groupes humains, la proximité du fleuve étant une nécessité indiscutable.
Le site du Clos de la Régale semble avoir été occupé, dès le paléolithique moyen jusqu’au néolithique au vu d’une cinquantaine d’outils lithiques (silex) recueillis.
Plus près de nous, le Néolithique (5 000 av. J-C à 2 500 av. J-C) est caractérisé par les mégalithes. Sur notre territoire, le menhir de la Pierre à Mousseau a été taillé dans un grès stampien, puis érigé sur Vigneux à la limite de Draveil et de Vigneux, où l’on peut encore l’observer.
En 1985, au Clos de la Régale, l’INRAP (Institut National de Recherches et d’Archéologie Préventive), au cours de fouilles préventives, mettait au jour des objets gallo-romains : des tessons de poteries, monnaies de bronze, ainsi que des fondations remontant aux trois premiers siècles de notre ère.
Deux fosses probablement funéraires contenant divers objets furent également mises au jour. L’occupation attribuable à la période dite de La Tène (environ 160-140 av. J-C) semble attestée à cet endroit.
Église et sépultures primitives
Une évaluation a permis de préciser un site archéologique au lieu-dit La Magnanerie. Les inhumations y ont été pratiquées durant treize siècles (du Vie au XVIIIe siècle). La paroisse de Vigneux comportait plusieurs communautés villageoises.
Une église, une chapelle ainsi qu’un presbytère ont disparu à la fin du XVIIIe siècle. Les découvertes archéologiques ont été effectuées et ont révélé presque un hectare de nécropole. Un grand nombre de sépultures étaient constituées de sarcophages trapézoïdaux en plâtre et parfois en calcaire.
À la fin du XIXe siècle, François Martin, un chercheur local, publie une étude historique dans laquelle il note qu’en 1875, on avait mis au jour dans une sablière proche de la Pierre à Mousseau, une sépulture contenant plus d’une vingtaine de squelettes, accompagnés de haches, lances, des pointes de flèches en silex de l’époque néolithique, ainsi que des poteries en céramique grossière.
Les frères Piketty, propriétaires de la sablière, constituèrent ainsi une collection archéologique qui fut présentée à l’exposition d’anthropologie du parc du Trocadéro en 1878 et déposée par la suite au musée de Saint-Germain-en-Laye.
À Vigneux, une première église avec souterrain et crypte existait déjà au VIIIe siècle. C’est dans celle-ci qu’auraient été déposées temporairement les reliques de Sainte-Geneviève alors qu’une invasion normande menaçait Paris. Il semble que les restes de la sainte, au cours de leur pérégrination, furent mis à l’abri un certain laps de temps dans l’église avant de poursuivre leur fuite vers Corbeil.
Une source, jaillissant tout près de ces lieux, porta son nom les siècles suivants.
Les vestiges de la seconde église
À cette église primitive, succéda vers la fin du XIIe au XIIIe siècle une autre d’un style architectural caractéristique de ces époques. À l’intérieur on pouvait y observer deux tombes du XIIIe siècle.
Gravées en caractères gothiques une inscription : sur l’une « ici gist Alaise dite Lucienne de Athis… trépassa… », sur l’autre, qui se trouvait dans le chœur « ici gist Brennard dit Lucienne de Athis, clerc lequel trépassa vers 1680 ». L’abbé Chastelain, chanoine de Notre-Dame de Paris, descendit sous l’église avec des flambeaux et y vit plusieurs tombeaux sur lesquels des inscriptions carolingiennes paraissant être du Xie ou XIIe siècle étaient gravées.
Cette seconde église fut détruite à la Révolution et un sieur Millet, fermier à Noisy et premier maire du village, sauva quantité d’ornements, d’objets liturgiques et meubles servant aux offices et cérémonies.
Le tout fut vendu ou donné quelques années après à plusieurs églises des environs : Villeneuve-Saint-Georges et Draveil.
De cette deuxième église, il ne subsiste que de rares fragments de sarcophages, dont le plus intéressant est le baptistère qui servit pendant longtemps d’auge dans la cour de la ferme de Noisy. Acquis par M. Georges de Courcel, ce précieux objet fut offert à la nouvelle église Saint-Pierre-ès-Liens érigée en 1910.De nos jours il supporte la table d’autel.
Evoquons cette dernière dès lors que l’on peut y observer trois croix pattées taillées en creux et qui pourraient avoir pour origine la sépulture d’un chevalier (temple ou Malte) inhumé dans un cimetière médiéval proche.