Le lac Montalbot

Vestige des sablières exploitées dès 1869, le lac Montalbot occupe une surface de 44 hectares qui se prête au nautisme (avec notamment un club de voile). Il abrite 277 espèces végétales et 104 espèces animales, dont certaines rares ou remarquables (étude de l'IAE-COTEC de 2019) comme de belles orchidées, une espèce de chauve-souris, un coléoptère très rare en Île-de-France (Anthonomus ulmi), des papillons de jour ou des oiseaux protégés.

Une origine chevaleresque

L’origine du nom « Montalbot », ou « Monternaux » selon d’ancien titre, proviendrait du : « souvenir de quelques chevaliers anglais, qui, dans les guerres du XVe siècle, auraient trouvé dans ce lieu la mort et la sépulture, car ce qui nous fait supposer cela, ce sont les nombreuses sépultures que l’on a découvertes sur le territoire de Vigneux et dont un certain nombre peuvent être d’après plusieurs indices du XIVe ou du XVe siècle. » (notice historique et archéologique sur le village de Vigneux de F. Martin).

Entrer dans la carrière

Le lac Montalbot est à l’origine une carrière de sable et de graviers, en bordure de Seine, exploitée par les frères Eugène et Ernest Piketty. La Compagnie des Sablières de la Seine, créée en 1906, étend son exploitation sur le site, entre la voie ferrée et le fleuve.

De 1944 à 1956, les extractions de sable se poursuivent sur les secteurs : Chemin vert, Montalbot, Croix-Blanche.

A l’aube des années 60, les fosses d’excavations sont épuisées et se remplissent d’eau.

Si beaucoup sont comblées, la fouille du lac Montalbot reste en eau, d’où le terme de « fosse Montalbot » pour désigner le site qui est devenu un lieu de détente et de loisirs. 

Actuellement en cours de restauration, le lac Montalbot deviendra une réserve de biodiversité orienté vers un tourisme vert.

Les berges seront aménagées avec des observatoires à oiseaux, tandis que sa faune et sa flore seront protégées.

La « journée sanglante » du 30 juillet 1908

Au début du XXe siècle, les ouvriers des gravières travaillent 10 heures par jour, 7 jours sur 7. Malgré les conditions pénibles et dangereuses, leur salaire atteignant à peine le minimum vital.

Des grèves éclatent dès la fin de 1907. Le mouvement se structure et prend de l’ampleur après le 1er mai 1908.

Les ouvriers exigent, entre autres, la journée de 10 heures et le simple respect du repos hebdomadaire légal.

C’est dans ce contexte de forte tension sociale, émaillé d’incidents entre grévistes, « renards » (casseurs de grève) et gendarmes, que survient le drame du mardi 2 juin 1908 où des coups de feu sont tirés par les gendarmes.

Ces derniers, empêchés par les grévistes d’arrêter deux suspects qui s’étaient réfugiés à « l’Auberge fleurie » (rue Jean Corringer) abattent deux personnes : Pierre Le Foll et Emile Geobellina.

Après une période de grèves sporadiques, de nouveaux incidents ont eu lieu le 27 juillet 1908, justifiant ainsi l’appel à la grève générale qui conduira à la manifestation du 30 juillet à Vigneux.

Le rassemblement de 4 000 à 5 000 ouvriers tourne à l’émeute. Des barricades sont édifiées. Des émeutiers s’affrontent avec les soldats du 27ème  Dragon.

Le bilan est lourd : 4 morts (Marcel Marchand, Paul Louvet, Edouard Leblond et François Alligou), 200 blessés parmi les manifestants et 79 blessés dans les forces de l’ordre.