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Un premier film pour le réalisateur vigneusien Nessim Chikhaoui

Nessim Chikhaoui, son nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant, en plus d’être scénariste, ce Vigneusien vient de réaliser son tout premier film. Sorti en salle le 12 janvier 2022, pour ce long-métrage intitulé «Placés», Nessim Chikhoui s’est inspiré de sa propre expérience.

 

Nessim Chikhaoui est un enfant de Vigneux. Après avoir grandi rue Paul Langevin dans le quartier de la Croix-Blanche, à 27 ans le jeune homme décide de quitter le nid familial pour rejoindre Evry-Courcouronnes, la ville où il sera éducateur spécialisé pen­dant presque 10 ans.

Passionné par le cinéma depuis toujours et très attaché au pays d’origine de son papa, Nessim souhaitait raconter l’histoire du Printemps Arabe de la Tunisie. Lors d’une rencontre avec Phi­lippe Mechelen, l’un des scénaristes du célèbre film «Les Tuche», le jeune cinéaste lui confie son souhait. L’auteur des Guignols de l’Info lui conseille alors de « prendre une feuille blanche, un stylo et d’écrire ». Face à sa détermination et à son premier scénario très prometteur, Philippe Mechelen, lui propose alors de re­joindre l’équipe de scénaristes pour les films « Les Tuche » 2, 3 et 4.

Toutefois, c’est à la suite de sa rencontre avec le producteur Matthieu Tarot que tout s’accélère. « Ensemble, on a beaucoup discuté, je lui racontais mes années quand j’étais éducateur et tout est parti de là ». Pour son film «Placés», tout commence avec un coup de bluff, « Matthieu Ta­rot m’a confié vouloir produire un film sur le métier d’éducateur, je lui ai alors répondu d’accord mais seulement si c’est moi qui le réalise» nous témoigne Nessim Chikhaoui. A 39 ans, le moins que l’on puisse dire c’est que le jeune réalisateur a de l’audace, « C’est mon tout premier long-métrage, et j’en suis le réalisateur ».

Tout au long de la réalisation de ce film, le jeune homme aura été épaulé par Matthieu Tarot mais aussi par Hé­lène Fillières pour le scénario. Pour Nessim, bien que ce soit son premier film, tout a été plutôt facile « C’était ma vie que je racontais. Je n’ai eu aucun complexe car j’étais sûr de moi, je sa­vais là où je voulais aller ». Pour les éducateurs comme pour les jeunes que l’on découvre dans le film, le réali­sateur s’inspire de son histoire en fai­sant des « mixtes » entre ses collègues mais aussi entre les jeunes qu’il a pu rencontrer et aider au cours de sa carrière. « J’ai tenu à faire apparaitre l‘un de mes collègues, il joue le rôle de l’épicier » ajoute-il en esquissant un sourire.

Beaucoup de clins d’œil à Vigneux

Pour son premier film, Nessim s’est aussi très largement inspiré de sa vie à Vigneux-sur-Seine. « Par exemple, pour la bande de copains qu’on peut voir à l’écran, c’est comme la mienne quand j’étais plus jeune. Je me suis rappelé de toutes ces heures où on est restés à discuter, à rigoler, dans la rue…. Il y avait une super ambiance quand on vivait à la Croix-Blanche ».

Des repérages ont bel et bien été faits à Vigneux, sa ville d’ori­gine, pour envisager le tournage du film « on recherchait une grande place avec des briques rouges où on pourrait installer une base de vie pour toute la logistique et cela était compliqué à Vigneux. C’est pour cette raison qu’on a choisi de tourner à Evry-Courcouronnes » témoigne le réalisateur vigneusien.

Pour les scènes de la famille, là encore Nessim a puisé dans ses souvenirs « au début je voulais qu’on tourne dans le HLM dans lequel j’ai grandi et où mes parents vivent encore mais techni­quement cela était impossible » nous explique-t-il. Dans le film, si le professeur de judo vous rappelle quelqu’un, c’est normal ! Il s’agit du vigneusien Magloire Bena l’un des meilleurs amis du réalisateur.

En ce qui concerne les photos, du film là aussi, le réalisateur a fait appel à l’un de ses amis d’enfance, le photographe profes­sionnel Gaël Rapon qu’il connait depuis l’école primaire.

Entre Vigneux et Nessim les liens sont encore forts « Quand je reviens ici, il y a toujours une émo­tion particulière. Mes amis je les ai tous connu à Vigneux. » nous confie-t-il très ému.

A présent, Nessim travaille déjà sur un nouveau scénario « Le film parlera des petites mains qui tra­vaillent dans les hôtels de luxe. L’objectif est de montrer aux spectateurs l’envers du décor, le quotidien des femmes de mé­nage de ces hôtels ».
Un talent vigneusien de plus, à suivre.